À l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le groupe local de Casablanca d’ATTAC/CADTM Maroc a organisé une visite solidaire au sit-in ouvert des ouvrières et ouvriers licenciés de l’entreprise Sicomec à Meknès, le 8 mars 2025 à 17h, devant l’hôtel Rif. Ont également participé à cette visite d’autre organisations militantes syndicales étudiantes et de droit de l’homme. La journée s’est clôturée par un Iftar (Déjeuner) collectif solidaire dans le campement du sit-in, en signe de soutien à la lutte des travailleuses et travailleurs contre les licenciements abusifs et la précarisation.
De son côté, le groupe ATTAC Inezgane-Agadir a participé au rassemblement militant organisé par la Commission des travailleuses agricoles du bureau local de la Fédération des syndicats démocratiques – Syndicat démocratique de l’agriculture, à Khmiss Aït Amira, le 8 mars 2025, au siège du syndicat. Ce rassemblement a été marqué par des témoignages poignants des ouvrières agricoles sur les conditions de surexploitation et d’oppression qu’elles subissent dans les exploitations. Il a également été l’occasion de la première projection du film « La Ferme », une production locale mettant en lumière la réalité quotidienne des travailleuses agricoles de la région.
Travailleuses et travailleurs de Sicomec : un sit-in ouvert contre les licenciements abusifs
Les ouvrières et ouvriers licenciés de l’usine de textile Sicomec mènent un sit-in ouvert depuis le 12 juillet 2024, devant l’hôtel Rif à Meknès, un établissement appartenant au même employeur, pour protester contre le licenciement abusif de plus de 500 travailleuses et travailleurs.
Ce licenciement massif n’est que la suite d’une longue série de violations des droits des travailleurs. Depuis 2021, les employé·es de Sicomec poursuivent leurs luttes pour dénoncer leur précarisation, exiger le paiement de leurs salaires dues, la régularisation de leurs cotisations sociales, et dénoncer le mépris de la direction face à des employé·es ayant consacré plus de trente ans de leur vie à l’entreprise, avant d’être brutalement jeté·es à la rue.
Travailleuses agricoles de Khmiss Aït Amira : Résistance et lutte face à l’exploitation et l’oppression.
Les ouvrières agricoles de Khmiss Aït Amira, qui représentent la majorité de la main-d’œuvre dans ce secteur, endurent des conditions de travail extrêmement précaires, marquées par des bas salaires, une absence de protection sociale, et un harcèlement quotidien.
Elles sont transportées dans des véhicules vétustes, souvent impliqués dans des accidents mortels. Une fois sur place, elles travaillent sous une chaleur accablante dans les serres en plastique, exposées aux pesticides toxiques, au mépris total de leur santé et de leur sécurité.
Pendant que le patronat agricole amasse des profits, ces femmes subissent une double oppression : économique et sociale. Mais face à cette exploitation, elles ne restent pas silencieuses. De plus en plus d’ouvrières rejettent la fatalité et s’organisent au sein de leur syndicat, à travers la Commission des travailleuses agricoles. Elles participent activement à des grèves, des rassemblements et des campagnes de sensibilisation pour arracher leurs droits et briser la peur.
Le 8 mars n’est pas une simple commémoration, mais un moment de lutte active pour elles. À travers leur mobilisation, elles rappellent que les droits des travailleuses ne seront ni offerts ni négociés, mais conquis par la lutte collective et organisée.
ATTAC Maroc affirme que : « Seule la lutte mènera à l’émancipation »
De Meknès à Chtouka, de Figuig aux autres régions du Maroc, les femmes poursuivent leur combat pour leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs familles. Malgré la diversité des secteurs dans lesquels elles travaillent, elles partagent toutes une même réalité de marginalisation et d’exploitation, faisant de la lutte le seul moyen d’arracher leurs droits et de construire un avenir plus juste et plus égalitaire.
En marquant le 8 mars 2025 aux côtés des travailleuses et travailleurs engagés dans la lutte, ATTAC Maroc réaffirme que seule la mobilisation permet l’émancipation et la conquête des droits. Attac Maroc appelle à renforcer la solidarité et l’organisation collective pour faire face aux politiques d’exploitation et d’exclusion imposées aux femmes dans divers secteurs.
Par : Asma El Mandour