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La France aujourd’hui est très dangereuse pour la situation actuelle au Mali

« La France aujourd’hui est très dangereuse pour la situation actuelle au Mali. Elle n’est pas là pour le nord mais pour le maintien de l’ancien système » 

Interview réalisé Omar & jawad d’attac/cadtm Maroc fin du mois de février 2013 avec les membres du secrétariat national du mouvement MP22 du Mali :

  • Professeur Rokia Sanogo, Présidente du MP22 au Mali
  •  Mme. Mariam Diawara, Avocate et Présidente du Club « Ahmed Sékou Touré »
  • Mr Perygnama Sylla, Secrétaire Général de MP22

OMAR : Nous vivons aujourd’hui une situation de désinformation totale par rapport à ce qui se passe chez vous au Mali, nous avons pu à travers nos échanges  depuis hier apprendre beaucoup de choses qui nous ont bouleversés et donc nous sommes là pour en savoir d’avantage.

Jawad : Pouvez-vous nous présenter votre mouvement  MP22 :

Rokia : Vous devez savoir que ce mouvement populaire comme son nom l’indique est l’aboutissement de toute une lutte des forces qui luttaient contre l’impérialisme donc on peut dire que c’était l’opposition au régime de ATT[1]. Il est composé du parti SADI[2] qui était dans l’opposition parlementaire mais aussi d’autres partis d’opposition extraparlementaires ainsi que d’autres organisations comme la CAD Mali ou encore le club Ahmed Sékou Touré[3],  et d’autres organisation qui se reconnaissaient pas dans la manière dont été gouvernée le Mali. Ces organisations ont été en contact dans différents activités de lutte. Par exemple quand il y a eu la question de la Lybie, il y a eu une mobilisation pour dire qu’il n’est pas normal que la France intervienne en Lybie. Nous avons aussi mené des actions en solidarité avec les peuples de l’Amérique Latine ou encore contre l’intervention et l’ingérence française en Côte d’ivoire.  Quand il a eu la crise du 22 et les événements du Nord de Mali en conséquence de ce qui s’est passé en Lybie, et à l’initiative du parti SADI on s’est dit qu’il faut que se qu’on appelle nous la gauche des organisations progressistes qui ont une autre vision puissent se retrouver. Le parti SADI qui avait mené des actions politiques pour demander la démission d’ATT était dans une logique de changement. Quand il y a eu les événements du 22 Mars, le parti SADI a été un des premiers à soutenir les changements issus de ce coup d’état du 22 Mars 2012. On était à la veille des élections et rien n’a été réuni pour une alternance démocratique  et pour aller au changement. Politiquement nous n’avions pas le poids politique pour réussir le changement. Donc quand il y a eu ces événements, le SADI a fait appel aux autres forces progressistes pour échanger. C’est de ces échanges que nous avons décidé de crée un mouvement qui puissent soutenir les changements issus de ce coup d’état. C’est de là que vous  entendez que nous sommes des pro-putschistes.

Jawad : Justement, comment vous répondez  à ceux qui vous critique d’être des pro-putschistes ?

Rokia : Ce coup d’état est venu dans un contexte où le Mali avait besoin d’un changement. Et comme ce changement est venu de militaires patriotes  qui ont pris mes armes un moment pour dire qu’il faut rompre avec le régime d’ATT. Pour nous il ne fallait pas se cacher de l’élan de changement qui venait. Voilà pourquoi nous sommes mobilisés en tant que militants politiques des associations de la société civile pour dire que ce coup d’état n’est pas comme les autres parce que le système était tellement pourri, il y avait tellement d’absence de l’état  notamment au Nord du pays qui a été laissé dans les mains des narcotrafiquants avec une économie de la drogue et des rançons des prises d’otages. Et c’est dans ce contexte que les groupes armés venant principalement de la Lybie ont été accueillis. Ce qui a occasionné l’assassinat de militaires malien par le MNLA[4] qui est une création de la France qui a l’objectif de deviser le Mali et crée un état Saharien depuis l’indépendance. Les militaires qui ont étaient assassinés sont les compagnons de ceux qui ont fait le coup d’état. L’armée a été dans une situation catastrophique qui est le résultat d’un système politique qui a décidé de détruire l’armée en 20 ans il n’ya pas eu d’achat d’armes, en 20 ans il n’ya pas eu de formation conséquente de l’armée. Donc ceux sont des militaires patriotes qui se sont soulevés pour dire ça suffit ! Nous prenons nos responsabilités contre ce système. Nous en tant que progressistes pour le changement nous ne pouvons pas laisser ces militaires patriotes seuls. Et c’est comme ça que le MP22 a vu le jour et qui depuis a œuvrer pour dire qu’il faut renforcer l’armée malienne, il faut donner tous les moyens à l’armée malienne pour qu’elle joue son rôle régalien de défense de l’intégrité du territoire. Donc on s’est retrouvé avec d’autres mouvements qui ont vu le jour dans le cadre d’une coordination appelée la Le collectif des patriotes du Mali (COPA). Nous avons dit NON à toute intervention militaire étrangère mais nous avons dit OUI au renforcement des capacités opérationnelles  de l’armée malienne. Dans notre processus de mobilisation nous avons été confrontés à un blocage de la CEDEAO[5] qui a pris en otage la transition. La CDAO a dit : nous refusons de reconnaitre ce coup d’état, il faut que les militaires retournent dans leurs casernes et qu’on passe le pouvoir aux civils.  Tant dis que le coup d’état avait suspendue la constitution, la CDAO a exigé la remise de la constitution ce qui nous a ramené à un intérim qui prévoyait juste 40 jours mais qui continue jusqu’à aujourd’hui. Au MP22 avec les autres forces, pour sortir de cette crise, nous avons dit qu’il faut qu’il ait des concertations entre toutes les forces du Mali qui doivent échanger pour proposer sortie de crise avec un organe  qui peut jouer le rôle d’une direction transitoire. La mission de cet organe est de réunir les conditions de la libération du nord du Mali donc renforcer l’armée malienne pour la libération du nord et créer les conditions d’une stabilité avec un retour des populations dans les zones qui étaient occupées et retour des refugiés et ensuite aller à des élections bien préparées qui doivent permettre de mettre des institutions légitimes. Donc notre combat en tant que MP 22 s’inscrit dans la recherche d’une gestion conséquente réelle de la crise qui passe par une mobilisation populaire.

Omar : Ce que nous ne comprenons pas bien  c’est que vous MP 22, le SADI et les autres forces opposantes qui militent pour un autre changement au Mali sont bien enracinés dans la société et au moment où on assiste à un affaiblissement total de l’appareil de l’état et que le coup d’état militaire est une manifestation de cette faiblesse générale de l’état, on sent un manque de volonté de transformer ce rapport de forces en alternatives et proposer d’autres mot d’ordre dans un processus constituant qui va réunir tout le peuple malien autour des mots d’ordre politiques bien claires et qui permettent de faire la distinction.

Rokia : En fait c’est à ça qu’on est arrivé, dans la COPA (coalition des patriotes) qui est une coalition pour des concertations populaires immédiates comme alternative et nous avions fait un programme de mobilisation qui allait du 08 au 15 janvier  2013. Le 10 janvier il y avait une grosse marche à BAMAKO qui a réuni des centaines de milliers de maliens, c’est ce jour là pour se sauver par ce que notre coalition allait arriver à bout de ce président par intérim et son système fantoche. DONC c’est pour se préserver le pouvoir en place a fait appel à la France. La France est intervenue pour bloquer l’alternative et casser le processus que nous avons démarré.

Jawad : Mais il y avait également la descente des groupes armés vers  la ville de KIDALE au sud, c’était une coïncidence ?

Sylla : NON ce n’est pas une coïncidence, la question que tu pose mérite  d’être traité en remontant le temps depuis le début du coup d’état. Il faut dire que le coup d’état a été approuvé d’une manière générale par l’opinion publique mais l’absence de manifestation donnait l’impression surtout à l’étranger que le coup militaire n’est pas soutenu et il a fallu que le MP22 mobilise et fasse des marches pour  montrer que les militaires ont le peuple avec eux. C’est vrai et je pense que vous avez tout à fait raison, on devait penser à l’idée d’une constituante mais l’alternative pour nous à la constituante pour nous était une conférence nationale. En fait l’accord cadre de Ouagadougou qui a fait revenir à l’ancienne constitution prévoyait également une concertation des forces vives de la nation pour aller vers de nouvelles perspectives après les 40 jours d’intérim. La CDAO a fait un coup de force en disant que le président par intérim doit continuer même après les 40 jours. Malgré ça nous avons organisé le 21 et 22 Mai une convention nationale que le gouvernement devait organiser. Du mémoire de malien on n’a jamais vu une telle mobilisation à BAMAKO.

Nous avons créé une plate forme avec d’autres force allons de la gauche au centre et nous avons donné un ultimatum au président par intérim pour organiser les concertations avant le 15 Janvier.  Mais on ne sait pas par quel mécanisme sachant que les rebelles du nord sont aussi infiltrés par les forces  Françaises, sentant le danger de la mobilisation venir, ils les ont manipulé et les groupes ont attaqué. La France a fait sa propagande comme si Bamako aller été pris en quarante huit heures alors que ces groupes ne pouvaient même pas prendre la localité qu’ils ont attaqué. Donc ça a donné l’occasion d’une intervention étrangère et aujourd’hui les gents ne peuvent même pas parler de concertations nationales.

OMAR : Justement, pourquoi il n’y a pas eu de mobilisation contre l’intervention étrangère ?

Sylla : Oui, il faut dire que les gents n’étaient pas tous contre l’intervention étrangère.

Omar : Est-ce que ça n’a pas de relation avec cette confusion que nous apercevons de l’extérieur entre soutenir l’armée malienne et être contre la France sans donner d’explications sur le plan et le montage fait par la France?

C’est tout un plan monté, un des chefs de la majorité dans une interview reconnait que l’intervention française était pour empêcher les « gardistes » de fuir le Vendredi 11. Maintenant ils le disent mais nous on le savait on l’avait compris mais la propagande française est tellemnt forte.

Jawad : Est-ce qu’on peut avoir une description des militaires putschistes, leurs âges leurs grades est ce qu’ils ont une appartenance idéologique ?

Rokia : Ils n’ont pas d’appartenance idéologique. On peut dire que c’est le peuple opprimé de l’armée qui a pris ses responsabilités, ceux sont principalement des sous officier. Ce qu’il faut dire c’est qu’il y eu pendant 20 une proclamation de la liquidation de l’armée. L’ancien président Alpha Oumar KONARE [6]a même dit dans un conseil de ministres « est ce qu’une démocratie a besoin d’armée » ceux sont des gents qui ont peur de coup d’état.

Lorsque vous dites que vous soutenez l’armée, l’armée aujourd’hui est-elle homogène ? Est ce qu’il n’y a pas une partie de cette armée qui est réactionnaire et qui profitait du système. Est que lorsque vous  réclamer votre soutien de l’armée sans préciser  laquelle ne sème pas la confusion ?

Non ça ne sème pas la confusion dans la mesure où nous avons toujours réclamé notre soutien au comité national de réforme et de redressement de l’Etat. Quand nous disons que nous soutenons l’armée nos adversaires comprennent parfaitement de quoi il s’agit.

Mariam : Moi je voudrais rebondir à vos questions. Depuis plus de 20 ans, on ne parle pas de la dictature mais de démocratie de façade, notre peuple a été maintenu en misère. Il n’y a pas eu d’instruction politique, les gents ne sont pas informés en plus depuis le coup d’état du 22 mars les média de l’état sont détenu par l’ancien système et nous nous avons toutes les difficultés du monde à faire passer tout ce que nous faisons comme activités. Ce que dit la radio et la télévision est loin de la vérité

Rokia  : Quand il y a eu l’intervention française, malgré que nous avons toujours soutenu l’armée, quand les forces rétrogrades ont commencé à soutenir l’armée et l’intervention française ils ont dit que nous étions de connivence avec les Jihadistes !! Ils sont forts !! Et ils ont essayé de faire croire que c’est nous qui ne voulons pas que le nord du Mali soit libéré et que c’est nous qui mettons le Mali en danger en disant que l’armée malienne est capable. Les français ont fait croire qu’ils sont les seuls à pouvoir sauvé le Mali, pour eux l’armée malienne n’existe plus donc ils voulaient nous mettre en porte à faut avec le peuple. Ils sont rentrés dans une logique de dire : état d’urgence, tout le monde se tait jusqu’à ce qu’on libère le nord du Mali. Nous étions contraints de temporiser tellement l y avait un enthousiasme devant l’intervention Française comme le sauveur.

Sylla : Comme même On, n’a pas arrêté !

Rokia : On n’a pas arrêté, mais je dis que ça nous a manqué d’envoyer nos analyses et propositions à l’opinion. Je pense que dorénavant nous devons faire attention et diffuser systématiquement nos déclarations. Nous réfléchissons aussi sur la mise en place de notre propre site web.

 Jawad : avant de parler des perspectives dans le cadre de la situation actuelle, j’ai une question par rapport aux femmes, je suis content qu’il y ai deux femmes dans la direction de ce mouvement mais quel est l’impact de cette crise sur les femmes et qu’elle est le rôle joué par les femmes dans la résistance, j’ai appris hier que ceux sont les femmes des militaires qui étaient les premières à aller protester chez le président et qu’elles étaient mêmes à l’origine de tout cela ?

Rokia  : D’une façon générale, la femme dans notre société n’a pas la position qu’elle mérite. Elle fait beaucoup mais en termes de valorisation de ce qu’elle fait ça laisse à désirer.  Il y a une forte mobilisation des femmes pas les femmes d’élites mais  les mamans des enfants et ce depuis la révolution de mars à 30 juin conduite par les élèves et étudiants les femmes sortaient pour les secourir e n’hésitaient pas à se mettre entre les élèves-étudiants et l’armée de la dictature. Pour dire qu’il y a eu une conscience de mobilisation de femmes derrière leurs enfants pour les causes sociales. De cette même manière que ceux sont aujourd’hui les femmes des militaires assassinés, les femmes des militaires opprimés du KATI, quand elles ont vu la situation au nord de Mali ont marché pour aller dire au président de la république ATT qu’il était de connivence, qu’il était complice de la rébellion et que c’est lui qui a vendu le Mali. C’est pour dire que devant une situation d’injustice les femmes du maliennes ont du se mobiliser pour se défendre parce que quelques part elles en sont les premières victimes. Et même au nord du Mali, Ceux sont les femmes les premières victimes, la question de s’habiller différemment, de ne pas sortir en public ou de ne pas parler à la radio, donc ceux sont les femmes qui étaient les premières victimes, elles ont souffert des privations de libertés. Malheureusement cette même souffrance a été instrumentalisée. Les femmes se sont mobilisées aussi pour qu’il y ait un dialogue mais nous avons une situation hétéroclite n’est pas homogène  pace que on a voulu faire un mouvement femme  mais malheureusement parmi ces femmes il y a des femmes qui veulent le maintien du système ATT, il y a des femmes qui veulent le changement. Nous au niveau du MP22 nous avons des mouvements de femmes de base qui se sont organisés pour mener des actions différentes de l’instrumentalisation de la femme. J’avoue que malgré que nous sommes aujourd’hui là devant le mouvement, qu’il y ait un antagonisme de femmes.

Jawad : Je rappelle juste que le gouvernement français a joué énormément sur cette image de la femme du nord réprimée par les Jihadistes pour justifier leur intervention et convaincre l’opinion publique qu’il y a urgence.

Rokia : Pas loin qu’hier j’ai reçu une invitation à des préparatifs du 08 Mars où sont affichés les drapeaux malien et français avec  une phrase « merci à la France » on est dans un système où on veut montrer qu’il n’y a pas de crise que les français sont les saveurs et ont tout résolu en oubliant que la France ne peut pas se substituer à l’armée malienne. Le débat sur lequel nous devons insister aujourd’hui c’est qu’il y a une guerre au Mali, qui pilote la guerre ?, quels sont les moyens mis à la disposition de cette guerre ?, comment les actions sont coordonnées? Mais ils ne veulent pas de ce débat, le sauveur est là il faut que tout le monde se taise pour qu’il ne se fâche pas !! Et pour ça on utilise tout les médias et on évite tous ceux qui contredisent cette thèse. Malheureusement  l’effort que nous menons n’est pas connu et que nous devons travailler d’avantage pour avoir des partenariats pour permettre d’amplifier  les choses que nous faisons et faire en sorte que la voix des populations soit entendue.

JAWAD : Comment vous voyer l’avenir, la France se présente comme faisant partie de la solution mais à partir de vos explications elle apparait plus comme faisant partie du problème et complique d’avantage la situation ?

Rokia : Elle est même à l’origine du problème. Aujourd’hui, on veut faire croire que les élections constituent la solution et la France pour maintenir ces amis politiques au pouvoir car la France ayant des intérêts économiques et géostratégique dans la région a intérêt que ça ne change pas. La France prétend qu’elle veut aider le Mali mais en fait elle défend le statuquo. Elle cherche donc à légitimer des institutions en crise à traves les élections. La France aujourd’hui est très dangereuse pour la situation actuelle au Mali. Elle n’est pas là pour le nord mais pour le maintien de l’ancien système. Nous notre approche actuelle  nous réclamons encore une mobilisation populaire, pour une solution politique à la crise. Une mobilisation pour exiger une transition politique réelle. Si on va aux élections dans ces conditions on va aggraver encore la crise et on sera au point de départ après les élections. Nous sommes à la recherche de moyens pour être sur le terrain pour faire ces assises populaires sur la nécessité d’une transition politique réelle qui va discuter réellement de la question du nord pas juste de façade comme la France nous faire croire avec les forces de restauration mais sur des bases réelles et ensuite les conditions  crédibles d’organisation de bonnes élections parce que le résultat que nous cherchons c’est une sortie de crise durable.

OMAR & JAWAD : Nous vous remercions et nous vous souhaitons bon courage dans vos luttes.

 


[1] Amadou Toumani Touré, dit ATT

[2] Parti : Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi)

[3] Ahmed Sékou Touré est le premier président de la République de Guinée, en poste de l’indépendance obtenue de la France en 1958, jusqu’en 1984.

[4] Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) est une organisation politique et militaire touarègue active au Nord-Mali. Ses objectifs sont l’autodétermination et l’indépendance du territoire de l’Azawad

[5] La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est un regroupement régional de quinze pays créé en 1975.

[6] Alpha Oumar Konaré a été président de la République au Mali de 1992 à 2002.

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