Communiqué d’ACME-Maroc
Lundi 22 Juillet 2013
Communiqué
La vague de chaleur que connaît le Maroc depuis le mois de juin 2013 a dévoilé un peu plus l’insuffisance des infrastructures mises en place pour assurer un approvisionnement minimum des habitants de très nombreuses régions en eau potable.
La léthargie des autorités centrales et l’incapacité de la plupart des collectivités locales à répondre en temps et en heure aux besoins de la population en eau se traduisent depuis quelques semaines par une situation intenable des milliers de personnes obligées d’attendre de très longues heures, et parfois plusieurs jours, pour accéder à des quantités réduites d’eau, le plus souvent insuffisantes à leur alimentation et à l’abreuvement des animaux domestiques à leur disposition. Le cas de la région de Rhamna, qui est supposée avoir bénéficié au cours des dernières années, de ressources financières publiques qui se comptent en milliards de dirhams, est particulièrement frappant à ce propos, puisque les habitants de région semblent complètement abandonnés à leur sort, obligés de vivre dans la soif et le besoin depuis de longues années, sans tirer aucun bénéficie des aides de l’Etat ou de l’Office chérifien des phosphates qui ont été affectées, entre autres, à l’édification d’une ‘’Ville verte’’ dans la région.
Pas loin, et en pleine période de chaleur, des coupures d’eau de longues durées, ont été enregistrées à sidi zwine (région de Marrakech) ; et des marches et manifestations ont été organisées par les habitants des villages de la commune de Khwalka dans la région d’El-youssoufya pour protester contre l’absence quasi-complète de l’au potable.
Une situation d’un autre type, mais dont les conséquences sont de même nature, prévaut depuis quelques semaines à Tanger, où de très nombreux habitants ont été privés d’accès à l’eau pour non paiement de leurs factures, et ce en raison du recours inconsidéré d’Amendis- Veolia à une officine extérieure de recouvrement. En ce sens, l’Etat abandonne totalement les citoyens sans ressources au privé autant pour ce qui concerne l’accès à un service public de base qu’en ce qui concerne le rapport contractuel de ces mêmes citoyens pour bénéficier d’un droit reconnu désormais par la constitution.
Dans ce cadre global marqué par le non engagement effectif de l’Administration – aussi bien au niveau central que local – pour traduire dans les faits le Droit d’accès à l’eau pour tous, tel qu’explicité par l’article 31 de la constitution votée le 1er juillet 2011, ACME-Maroc, :
1/ Dénonce les manquements de l’Etat pour garantir l’accès de tous les citoyens à la ressource vitale qu’est l’eau.
2/ Dénonce le gaspillage de ressources financières publiques dans la réalisation d’objectifs qui nne répondent pas au besoins fondamentaux de la population, tel que c’est aujourd’hui le cas de la région des Rhamna.
3/ Appelle à tout mettre en œuvre, dans cette région comme ailleurs, pour que nul ne souffre du manque d’eau dans notre pays.
4/ Demande l’arrêt des procédures expéditives auxquelles ont recours les entreprises privées délégataires des services publics de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement contre les citoyens.
5/ Demande un contrôle plus strict sur le comportement de ces entreprises dans leurs rapports avec les habitants, dans les villes qu’elles administrent, dans l’attente que les contras de Gestion déléguée de l’eau reviennent véritablement à la collectivité.
Le bureau national.