CADTMالنساءبيانات وتقارير

DECLARATION FINALE du Séminaire du CADTM Afrique « Femmes, dette et microcrédit » a Ouarzazate

DECLARATION FINALE du Séminaire du CADTM Afrique « Femmes, dette et microcrédit » 
 
OUARZAZATE, le 24 AVRIL 2014
 
Nous, femmes du réseau CADTM international venues du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la République Démocratique du Congo, du Mali, du Maroc, de Tunisie, du Sénégal, du Togo, ainsi que d’Argentine, de Belgique et de France, sommes réunies pour la première fois à Ouarzazate au Maroc du 21 au 24 avril 2014, dans le cadre d’un séminaire international de formation des femmes sur la dette et le microcrédit.
Le choix de Ouarzazate pour accueillir cette rencontre n’est pas fortuit car c’est dans cette ville du Sud du Maroc que 4500 femmes se sont organisées pour lutter contre le microcrédit. Leur lutte locale contre le système dette est exemplaire et porteuse d’espoir pour l’ensemble des mouvements sociaux qui résistent aux institutions financières.
 
La crise mondiale du système capitaliste, économique, financière, sociale, énergétique, écologique ou de civilisation – aggrave la misère et la précarité que vivent la grande majorité des femmes et renforcent les violences qu’elles subissent au quotidien.
 
Le désengagement de l’État en matière d’actions sociales, dans les secteurs garantissant pourtant la satisfaction des droits fondamentaux : santé, éducation, eau, électricité, emploi, logement, etc. affecte en particulier et de manière violente les femmes.
 
Le développement de l’agrobusiness et l’accaparement des terres par les multinationales entraînent la disparition des petit-e-s paysans et paysannes – pourtant indispensables à la souveraineté alimentaire – et les transforment en main d’œuvre très bon marché pour la grande production vouée à l’exportation.
 
La compétition insoutenable imposée aux économies des pays du Sud par l’ouverture des marchés dans le cadre des Accords de partenariat économique (APE) et l’endettement toujours grandissant de ces pays, remettent en cause le peu d’acquis obtenus par les luttes et plongent les populations dans un cercle infâme d’austérité, de chômage et de précarité.
 
Parallèlement, la course aux matières premières et le pillage des ressources naturelles dévastent les continents (déforestation, pollutions, désertification, gaspillage, etc.). Ce pillage suscite des guerres attisées par les multinationales, prend en otage les populations civiles et les oblige à des migrations forcées, dans des conditions dramatiques liées à la remise en cause de la liberté de circulation des personnes et à un marché du travail international de plus en plus contrôlé par le grand capital.
 
La compression de la fonction publique et la privatisation des services publics privent les femmes de leurs droits fondamentaux et entraînent de nombreux licenciements.
 
Le  système de microcrédit loin d’offrir aux femmes des perspectives d’amélioration de leurs conditions de vie, les plonge dans la spirale de l’endettement et dans toujours plus de pauvreté.
 
C’est pourquoi nous exigeons l’arrêt immédiat  et sans condition  de la répression du mouvement des victimes du microcrédit et l’arrêt de la criminalisation de leur lutte.
 
Nous exigeons l’audit des institutions de microcrédit tout comme nous exigeons l’audit de la dette publique en vue de l’annulation de la dette illégitime.
 
Nous exigeons que toutes les femmes victimes du microcrédit reçoivent des réparations pour les préjudices subis.
 
Nous appelons à la solidarité avec toutes les femmes victimes du microcrédit, à Ouarzazate, Zagora, Kalaa d’Mgouna, Rich et dans toutes les régions du Maroc et du monde .
 
Nous appelons au renforcement des luttes contre le système de la dette, et contre les accords de libre–échange, qui exploitent, pillent, détruisent la nature, humilient et jettent des familles entières dans les rues, les poussant à la mendicité, la prostitution et le suicide.
 
Nous nous engageons à faire connaître ces luttes et à élargir les résistances contre les politiques des Institutions financières désastreuses pour les peuples, et en particulier pour les femmes.
 
Ma khayfin, mamfakinch
Nous n’avons pas peur, nous résisterons
Sin miedo, resistiremos
Dou Ñiou Ragal Daniouye Diamarlo

زر الذهاب إلى الأعلى