La raison d’être d’Attac : aider les citoyens qui veulent se réapproprier ensemble l’avenir de notre monde.
A la fondation d’Attac notre revendication phare était la taxe Tobin, destinée à dégonfler le pouvoir excessif de la sphère financière. Au fil des ans, puis après la crise financière de 2008, cette idée est devenue incontournable. En 2011, la Commission européenne publiait un projet de directive sur la taxation des transactions financières qui reprenait pour l’essentiel nos propositions.
Il est navrant de constater qu’un gouvernement dit de gauche, cédant sans résister à la pression des banques, veut aujourd’hui vider le projet de son contenu en exonérant les transactions les plus spéculatives. Attac et ses partenaires au plan national et européen vont en appeler aux citoyens pour empêcher l’incroyable escamotage auquel MM. Moscovici et Hollande prétendent se livrer.
Car le pouvoir des banques et des multinationales n’a aucunement été affaibli par la terrible crise qu’elles ont provoquées. Elles imposent une absurde course à la croissance qui accélère le réchauffement climatique irréversible. Elles poussent l’Union européenne à imposer des accords de libre-échange aux pays du sud de la méditerranée et aux pays ACP et en négocier de nouveaux avec le Canada et les États-Unis qui leur permettront de mettre en échec les règles sociales ou écologiques d’ordre public.
En Europe les politiques d’austérité dictées par les créanciers provoquent des dégât sociaux et politiques majeurs.
Face à la gravité des menaces, des citoyens résistent et prennent des initiatives concrètes qui dessinent dès aujourd’hui les contours d’un autre monde. Pour Attac, la construction des alternatives concrètes et les luttes de résistance se renforcent mutuellement. Nos mobilisations dans les mois qui viennent vont chercher à construire ces synergies :
• Nous appelons nos adhérents et tous les citoyens à multiplier des actions symboliques de terrain pour mettre la pression sur les banques et les multinationales. Avec la campagne « Requins 2014 », inaugurée ce 15 novembre, nous visons trois cibles :
1. BNP Paribas doit fermer ses filiales à Jersey et aux îles Caïmans,
2. Unilever doit libérer la marque Éléphant pour la coopérative Fralib : une première journée nationale d’action est appelée pour le 7 décembre par les soutiens de Fralib
3. la Société Générale doit renoncer à financer ses projets écologiquement désastreux (comme ceux pointés par les Amis de la Terre, la centrale nucléaire à Kaliningrad et la mine de charbon australien Alpha Coal).
4. sans oublier Vinci qui doit renoncer définitivement à Notre-Dame-des-Landes.
• suite au succès d’Alternatiba à Bayonne, et avec nos partenaires (Bizi !, Collectif pour la transition citoyenne…) nous voulons renforcer la visibilité et à la convergence des alternatives concrètes pour la transition écologique et sociale : villages des alternatives, forums sociaux locaux de l’économie solidaire, interventions lors de la campagne des municipales,… dans l’optique de préparer la grande mobilisation indispensable pour peser sur le sommet climatique qui se tiendra en France en 2015.
• nous voulons renforcer le mouvement social européen, avec trois échéances clés en 2014 : la campagne des élections européennes, l’Université européenne d’Attac en août à Paris, la grande manifestation Blockupy Frankfurt face à la Banque centrale européenne, où nous visons une participation massive. Au printemps nous tiendrons des réunions publiques à dimension européenne dans de nombreuses villes avec les acteurs et actrices des luttes et alternatives qui s’expriment en Europe pour nourrir le débat sur les questions décisives : les politiques d’austérité, la mise au pas de la finance et la TTF, les accords de libre-échange, la réforme fiscale, la transition écologique…
Attac France,
Paris, le 15 novembre 2013