Attac Maroc

Pour l’unification des luttes sociales et de la lutte contre la normalisation et la tyrannie

Communiqué

Des foules importantes sont descendues dans les rues de plusieurs villes et villages (Agadir, Beni Mellal, Tiznit, Essaouira, Taounate…) dimanche 21 septembre 2025 pour manifester devant les hôpitaux et les centres de santé, dénonçant la détérioration catastrophique du secteur de la santé, le manque d’équipements et de personnel médical, et les décès qui en ont résulté, en particulier dans la ville d’Agadir où les manifestants ont crié haut et fort contre « l’hôpital de la mort ». L’État a répondu à ces mobilisations par une interdiction préventive, déployant ses forces devant les hôpitaux et procédant à des interventions répressives et à des arrestations contre des manifestants pacifiques. Cela alors même que les déclarations des responsables du ministère de la Santé confirmaient la gravité de la crise et l’incapacité de l’État à résoudre les problèmes structurels du secteur de la santé révélés par la pandémie de Covid depuis 2020.

Ce « mouvement populaire pour la santé » reflète la gravité de la crise profonde dont souffre le peuple marocain, qui se traduit par le contraste flagrant entre le gaspillage de milliards pour les préparatifs de la Coupe du monde 2030 et l’incapacité à répondre aux besoins les plus élémentaires du secteur de la santé. Alors que les citoyens souffrent de la flambée des prix, de la détérioration du pouvoir d’achat et de la réduction du budget de la caisse de compensation, les ressources publiques sont orientées vers des projets d’infrastructures gigantesques qui servent les priorités de la FIFA (construction de nouveaux stades aux aménagements luxueux, réseaux routiers et hôtels de luxe, exonérations fiscales pour les entreprises affiliées à la FIFA, etc.), ce qui renforce la dépendance et augmente la dette. Si le mouvement populaire actuel pour la santé revendique le droit aux soins et à la santé publique, il s’inscrit dans la continuité naturelle des luttes précédentes, telles que le hirak du Rif (pour le droit à un hôpital, à une université et à des conditions de vie décentes) et le hirak de Jerada (pour une alternative économique et sociale garantissant une vie décente). Ces soulèvements populaires confirment que la lutte pour la dignité sociale se renouvelle sans cesse face aux mêmes politiques d’austérité et d’exclusion sociale imposées par l’État sous la direction des institutions financières internationales.

Dans le même contexte, des foules importantes sont descendues dans les rues à Tanger, Casablanca, Meknès et dans d’autres villes pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien face au génocide et à la famine organisée, perpétrés par l’armée sioniste. Ces manifestations de solidarité ont été violemment réprimées par les forces de répression. Cela alors que l’État continue d’accueillir « les navires du génocide » et s’engage dans des activités de normalisation flagrantes, comme cela s’est produit dans la ville de Essaouira (organisation du « Forum international des femmes pour la paix » avec la participation de délégations israéliennes, transformation d’une cérémonie religieuse en prières publiques pour l’armée d’occupation sioniste), contre la volonté de l’opinion publique marocaine et conformément aux diktats des forces impérialistes et sionistes.

La répression ne se limite pas à la contestation du droit à la santé ou du droit à s’opposer à la normalisation, elle s’étend à la liberté d’expression et d’opinion via le recours aux accusations d’insulte et de diffamation pour museler les voix dissidentes, comme en témoignent les cas de Saïda Alami et d’Ibtissam Lachgar.

Au sein d’ATTAC CADTM Maroc, nous affirmons que la détérioration des services publics, l’intensification de la répression politique et l’engagement dans la normalisation avec l’entité sioniste sont les facettes d’une même politique : une politique néolibérale subordonnée à l’impérialisme, aggravée par les conditions d’endettement imposées par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, et par les accords dits de libre-échange parrainés par l’Organisation Mondiale du Commerce. Ces conditions imposent la réduction des budgets de la santé et de l’éducation, accélèrent la privatisation des services publics et portent atteinte à la souveraineté économique et sociale de notre pays, tandis que les ressources sont détournées vers le remboursement de la dette et l’enrichissement du capital local et mondial.

Au sein d’ATTAC CADTM Maroc, nous dénonçons la répression de toute forme de protestation dans la rue et de la liberté d’opinion et d’expression, et nous condamnons les procès arbitraires. Par conséquent, nous :

Tout en réaffirmant que la lutte pour la défense des services publics et contre la normalisation et l’impérialisme est une lutte décisive pour la construction d’un Maroc démocratique et libre, fondé sur la justice sociale et la souveraineté populaire, nous :

Ni privatisation, ni normalisation… Non aux diktats de la dette…

Oui à la santé et à l’éducation publiques et gratuites,

oui à une Palestine libre, oui à la liberté et à la dignité.

Le Secrétariat national

Rabat, le 22/09/2025

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