Le Secrétariat national de l’association ATTAC Maroc, membre du réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM), s’est réuni le 4 juin 2017. Cette réunion, la première après notre sixième congrès national tenu au début mai dernier, se tient dans un contexte caractérisé par de nouvelles vagues de protestations populaires, initiées par celles qui ont éclaté dans la région du Rif depuis plus de sept mois, contre les politiques d’austérité, de marginalisation, d’exclusion et le bafouement de la dignité des citoyen-ne-s. Les membres du Secrétariat national ont souligné la légitimité des revendications qui mettent en lumière l’échec du modèle de développement qui impose aux populations les privatisations des services publics, la réduction des subventions aux produits de consommation de base, le manque d’emplois pour un nombre croissant de jeunes, la corruption et les injustices.
Le mouvement de protestation dans le Rif ouvre un autre épisode de la lutte du peuple marocain, après le recul relatif des luttes du Mouvement du 20 février qui avaient explosé en 2011. Il a réussi à mettre en échec toutes les tentatives de l’État pour le récupérer et criminaliser ses activistes. Les mensonges et la répression n’ont pas limité sa propagation à d’autres villes et villages du pays. À ce propos, nous condamnons les fausses accusations d’un journaliste à la solde à une chaîne satellite qui a déclaré que l’association ATTAC Maroc est derrière le mouvement du Rif. Nous affirmons notre détermination à soutenir les mobilisations en cours contre les mesures d’austérité alors qu’une petite minorité dominante et corrompue accapare les richesses du pays. Nous saluons fortement les formes d’auto-organisation concrétisées par des assemblées générales et des comités de coordination locaux dans toute la région du Rif. Nous continuerons à contribuer à l’éducation populaire afin de développer des alternatives aux choix néolibéraux dictés par les institutions financières internationales.
Les revendications des mouvements de protestation sociale dans le Rif, et partout au Maroc, pour la santé, l’éducation, l’emploi, la nourriture et le logement, doivent s’accompagner de la revendication de suspendre le remboursement d’une dette publique illégitime qui représente 82 % du PIB et l’arrêt des accords de libre-échange qui aggravent la dépendance du pays. Aujourd’hui, l’État s’efforce d’éteindre les flammes des manifestations qui embrasent tous les coins du Maroc en imposant des punitions collectives, en encerclant toutes les zones du Rif, et en menant des assauts et des arrestations à grande échelle.
Nous appelons à une coordination des luttes et à une plus large solidarité pour soutenir les revendications des populations et leur aspiration à la dignité et à la justice sociale.
- Rabat, 11 juin 2017
Nous affirmons notre solidarité avec les luttes :
Nous condamnons :
Nous exigeons :
Secrétariat national
Le 4 juin 2017.